Apprendre les kanjis, c’est difficile ?
Pour ceux qui apprennent le japonais, les kanjis doivent être l’un des points les plus laborieux. Si vous vous êtes déjà mis à les apprendre, vous savez pourquoi. D’abord, leur nombre vous surprendra : environ deux mille kanjis d’usage courant, ce qui n’est pas comparable en nombre à l’alphabet romain. De plus, chaque caractère ayant plusieurs prononciations et certains ayant une forme complexe, les kanjis peuvent sembler pénibles à apprendre.
Si c’est votre cas, ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul. Je connais beaucoup de personnes qui disent « Le japonais n’est pas une langue difficile…sauf les kanjis ! » Cependant, si vous n’aimez pas les apprendre, vous ne progresserez pas beaucoup. Et pour aimer les apprendre, il faut les trouver intéressants/amusants. Dans cet article, je vais vous expliquer quelques astuces qui peuvent vous aider à mieux apprendre les kanjis !
1. En apprenant des clés des kanjis
Les kanjis ont beaucoup plus de traits que d’autres caractères tels que les kana. Beaucoup d’entre vous doivent se demander pourquoi ils sont si complexes. En fait, l’origine des kanjis était des dessins qui transmettaient le sens avec leurs images et certains ont plusieurs radicaux pour représenter quelque chose.
Prenons l’exemple du kanji « 近 » qui signifie « proche ». On ne voit pas de lien direct entre son sens et sa forme. Cependant, en le décomposant en deux radicaux, vous pouvez mieux le comprendre : le radical à gauche « ⻌ » représente le « chemin » et celui à droite « 斤 » signifie « la hache ». Lorsqu’on prend un raccourci en « coupant le chemin avec une hache » (quelle idée!)
Les radicaux, qui sont également appelés clés, se retrouvent souvent dans plusieurs caractères. La clé du chemin « ⻌ » que nous avons vue dans le kanji « 近 » se trouve dans les kanjis suivants :
- 道 – chemin
- 進 – avancer
- 通 – passer
- 運 – transporter
- 遠 – loin
Vous voyez que ces kanjis ont plus ou moins un rapport avec le « chemin » ? Ainsi, les clés sont littéralement un élément important pour comprendre les kanjis. Il n’est pas nécessaire de toutes les connaître. Si vous connaissez les clés importantes, cela vous aidera à mieux comprendre pourquoi un tel kanji représente un tel sens, et donc cela facilitera votre apprentissage des kanjis !
2. N’apprenez pas les kanjis seuls, mais avec le vocabulaire !
Si vous apprenez les kanjis, c’est pour pouvoir lire des phrases dans un contexte comme un roman, un journal, une carte, un e-mail ou un panneau, etc. Vous ne trouverez jamais un seul kanji isolé, sauf s’il constitue déjà un mot, c’est pourquoi il est recommandé de les apprendre avec le vocabulaire.
Voici un exemple : comment apprendre le kanji « 近 (proche) » ? Si vous l’écrivez plusieurs fois sur votre cahier, « 近 近 近 近… », ce n’est peut-être pas la meilleure idée, car cette méthode manque de deux informations importantes : la prononciation et les mots dans lesquels il est utilisé.
近い 近所 近道 最近 近代
Il ne sera pas possible de les lire ni de les comprendre si vous n’avez pas ces informations. (Pour les trouver, copiez-collez-les dans le dictionnaire.) Bref, pour apprendre un kanji, il est préférable de l’apprendre avec les mots qui le comprennent, peut-être pas tous les mots, mais au moins quelques-uns qui vous semblent utiles et importants.
3. Aidez-vous de supports utiles (livres, applis et sites…)
Apprendre les kanjis prend du temps ! Pour réduire le temps de recherche et d’entraînement, n’hésitez pas à vous aider de livres, d’applications et de sites web.
Pour obtenir des informations de base telles que la lecture des kanjis, le vocabulaire et comment les tracer, il est préférable d’avoir des listes de kanjis. Vous pouvez les trouver dans de nombreux livres consacrés aux kanjis comme « Kanji Kakitai ». Il y a également des listes sur Internet qui répondent aux exigences nécessaires, telles que JLPT Sensei.
Pour apprendre les radicaux et l’étymologie, certains supports comme « Kanji dans la Tête » et « Memento et Dictionnaire des Kanji » peuvent être utiles, mais ils sont bien détaillés qu’ils conviennent peut-être mieux à ceux qui souhaitent vraiment approfondir leurs connaissances.
Enfin, pour vous entraîner, il existe de nombreux supports disponibles. Les livres sur les kanjis sont utiles, mais les applications pour smartphone sont plus adaptées pour apprendre les kanjis n’importe où. Ma préférée est toujours l’application « Anki », qui est une sorte de frash-card pour mémoriser n’importe quoi. Mais, il y a beaucoup d’autres applis dédiées à apprendre les kanjis et vous pourrez en trouver une qui vous convient.
4. Familiarisez-vous avec les kanjis
Bien que vous disposiez de tous les supports et que vous travailliez dur, il se peut que vous rencontriez quand même des difficultés. Pour mémoriser parfaitement un kanji, il faut le rencontrer plusieurs fois dans différents contextes : une fois dans un manuel, une fois dans un manga… Plus vous le voyez, plus votre cerveau le considère comme important.
En effet, c’est comme les publicités : une fois que vous voyez une publicité pour un shampoing à la télévision, vous avez tendance à choisir ce produit plutôt que d’autres, car vous le connaissez. Les kanjis sont similaires, vous vous familiarisez avec eux en les rencontrant dans différents contextes.
< Article connexe >
Livres, sites et applications pour la lecture en japonais
5. Ne soyez pas perfectionniste !
Jusqu’à présent, j’ai partagé mes conseils pour vous aider à apprendre les kanjis plus facilement. Pourtant, je dois ajouter qu’il ne faut pas être perfectionniste à la fin de cet article. Pourquoi ?
D’abord, c’est parce que les kanjis ne s’apprennent pas en peu de temps. Si vous êtes perfectionniste, il sera très difficile de gérer un projet de plusieurs années qui comporte des hauts et des bas.
Ensuite, vous n’avez pas besoin de connaître tous les kanjis. Les Japonais les apprennent en 9 ans, de l’école primaire au collège, mais vous ne pourrez sans doute pas y consacrer autant de temps. Finalement, la quantité de kanjis à apprendre dépend de votre objectif d’apprentissage.
Apprendre les kanjis, c’est comme marcher sur un chemin dont vous ne savez pas quand vous arriverez au bout. Si vous savez que c’est un chemin long, il vaut mieux profiter de la marche elle-même plutôt que de vous presser pour arriver rapidement à la destination. Encore une fois, il faut aimer ce que vous faites pour bien progresser !